27 octobre 2006

Dernière soirée.

Photo prise à Goubré (Burkina Faso) le 11-08-2005 à 17 :36

« …Ce soir, les femmes ont dansé,
martelant avec leurs pieds,
le sol déjà redevenu poussiéreux.

Elles ont rythmé,
frappant dans leurs mains,
des mélopées venues d’une autre époque.

Tout le monde est au lit maintenant.
Seul un un jeune garçon est dans un fauteuil en face de moi.
Y restera-t-il une partie de la nuit, rentrera-t-il chez lui ?
Questions qui resteront sans réponse.

Au loin, les groupes se dispersent lentement dans la nuit,
en parsemant de leurs cris joyeux et de leurs rires sonores
une savane inondée par la clarté d’une lune ronde et grosse.

Dans quelques minutes, je vais aller moi aussi dormir,
mais avant, il me reste encore à prendre un peu de terre de Goubré.
La terre du voyage qui a fait de moi un Savadogo et un Ouedraogo.

Une toute dernière fois ce soir,
je vais ouvrir les portes de l’ici maintenant,
afin de laisser entrer en moi la force, la puissance et la magie
de ce lieu si doucement serein.

Que les esprits de cette terre protègent
tous ceux que mon cœur a reconnu.
Que les esprits de cette terre m’apporte encore et encore,
le calme et la paix de mon âme … »
(Extrait d'un carnet de route)

11 octobre 2006

Invitation à la fête.

Photo prise à Goubré (Burkina Faso) le 18-08-2005 à 12 :05

« …Ce matin, nous avons fait
un aller retour jusque Ouhaigouya
afin d’y faire des photos d’identité
et d’y remplir les formalités douanières ...
notre passage en terres maliennes
se précise de jour en jour.

Aller-retour éclair puisque c’est ce matin également
que toute la population de Sittigo
nous attendait pour une ‘visite de voisinage’.
C’est donc accompagné par nos hôtes de Goubré,
que nous nous y sommes rendus.

L’arrivée au village a été une fois de plus, sensationnelle;
danses, rires, chants, zom-kom, poulets blancs,
tout comme à notre arrivée à Goubré.

Encore une fois, j’ai pu prendre la parole au nom de notre groupe.
Comme à mon habitude, j’ai beaucoup dansé avec les villageois.
Et pas un seul instant, je n’ai cessé de sourire … »
(Extrait d'un carnet de route)

05 octobre 2006

..., jusque dans mon coeur.

Photo prise à Goubré (Burkina Faso) le 17-08-2005 à 18:30

« …Vivre l’Afrique profonde,
comme en redescendant du Vadogo,
en marchant à travers tout avec Papou,
dans un paysage digne de ‘Out of Africa’.

Aller à la rencontre des bergers âgés de 10 ans,
et partir à la recherche de trous ‘bizarres’.
En expliquer l’origine géologique à Papou
et vivre ce moment de partage
dans la joie simple d’une amitié naissante

De retour à la concession,
les femmes s'étaient réunies pour discuter,
je ne me suis donc pas mêlé à leurs conversations,
trop heureux de profiter de ce moment de repos
avant la fête de ce soir.

Longue journée?
Oui, certainement, mais tellement riche !
Et demain est un autre jour… »
(Extrait d'un carnet de route)

04 octobre 2006

Des endroits secrets, ...

Photo prise à Goubré (Burkina Faso) le 17-08-2005 à 16:50

« …S’en est venu ensuite, le temps des adieux,
et le moment de demander à mes hôtes
de bien vouloir ‘me donner la route’.
Mais il me restait à m’acquitter de la coutume
qui veut qu’on donne quelque chose aux Anciens
avant de se rendre au Vadogo
et quelques noix de cola étaient bien
ce que j’avais de plus indiqué avec moi !

J’ai donc pris congé de cette Famille
de laquelle j’ai eu la chance et le privilège
de faire partie pendant cette journée
et où le vieux sur son lit m’a fait Savadogo.

Et c’est en compagnie de Papou
et de deux autres membres de la famille
que je me suis rendu sur ce lieu secret et sacré de l’Animisme.

Et peut importe ce que j’y ai vu,
peu importe ce que j’y ai ressenti
ou bien encore entendu,
car seul comptait cette rencontre
avec ce que l’Afrique recèle de plus profond … »
(Extrait d'un carnet de route)

02 octobre 2006

... jour de visite.

Photo prise à Goubré (Burkina Faso) le 17-08-2005 à 15:19

« …Après le repas, arrosé de zom kom
il a été grand temps de faire le tour des concessions
afin de saluer tout le quartier, … 5 6 7 concessions,
je ne sais plus trop.
Ce dont je me souviens, ce sont les sourires d’enfants,
les photos de familles et le rire de mes hôtes en regardant leurs portraits,
les femmes qui me faisaient la révérence,
les centaines de remerciements et de bénédictions
qui me prédisent au moins 500 années de bonheur et de santé,
et surtout cette rencontre avec l'Ancien du quartier,
malade, sur son lit,
mais tellement serein et reconnaissant de ma visite.
Tant de petites rencontres qui ont fait de cette journée,
un instant de vie tellement exceptionnel … »
(Extrait d'un carnet de route)